CHATEAU DE FONTAINEBLEAU

 Quelques renseignements sur les évènements et dates

Les premières traces d'un château à Fontainebleau remontent au XII ième siècle.

Les derniers travaux furent effectués au XIX ième siècle.

 Un château fort est mentionné à cet endroit pour la première fois en 1137 dans une charte de Louis VII le Jeune. La date exacte de la fondation du château reste inconnue, mais le premier édifice a probablement été construit sous le règne du père de Louis VII, Louis VI, voire sous celui de son grand-père, Philippe 1er, lorsqu'il réunit le Gâtinais au domaine royal français en 1168.

En 1169, une autre charte de Louis VII établit et dote un chapelain pour desservir la chapelle; celle-ci sera consacrée à la Vierge et à saint Saturnin par Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, alors réfugié à Sens. À la Noël 1191, Philippe Auguste fête à Fontainebleau le retour de la troisième croisade.

Haut lieu de l'histoire de France, le château de Fontainebleau a été l'une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu'à Napoléon III.

 Plusieurs rois ont laissé leur empreinte dans la construction et l'histoire du château, qui est ainsi un témoin des différentes phases de l'histoire de France depuis le Moyen Âge.

Entouré d'un vaste parc et voisin de la forêt de Fontainebleau, le château se compose d'éléments de styles médiévaux, Renaissance, et classiques. Il témoigne de la rencontre entre l'art italien et la tradition française exprimée tant dans son architecture que dans ses décors intérieurs.

Cette spécificité s'explique par la volonté de François 1er de créer à Fontainebleau une « nouvelle Rome » dans laquelle les artistes italiens viennent exprimer leur talent et influencer l'art français. C'est ainsi que naquit l'École de Fontainebleau, qui représenta la période la plus riche de l'art renaissant en France, et inspira la peinture française jusqu'au milieu du XVIIe siècle, voire au-delà. Napoléon 1er surnomma ainsi le château la « maison des siècles » évoquant par là les souvenirs historiques dont les lieux sont le témoignage.

Le château est agrandi par Louis IX (qui l'appelait « ses déserts » où il aimait à prendre le « déduit de chasse » au XIIIe siècle ; il y installe des religieux Trinitaires en 1259 dans l’enceinte même du château pour desservir l'hôpital couvent qu'il fonde. De cette disposition originelle subsistent les fondations de la chapelle des Trinitaires et de leurs bâtiments conventuels, alors situés à proximité de l’actuelle chapelle de la Trinité.

Philippe le Bel est le premier roi de France à naître au château en 1268 et fait aménager des appartements en 1286. Il est également le premier roi à y mourir des suites d'une chute de

cheval en 1314, après une longue agonie. En 1313, Jeanne de Bourgogne, petite fille de saint Louis par sa mère et propriétaire du domaine de Fontainebleau, épouse Philippe de Valois, futur Philippe VI, qui y fera des séjours fréquents. En 1323, le château reçoit la visite d'Isabelle de France devenue reine d'Angleterre.

En janvier 1332, a lieu à Fontainebleau la signature du contrat de mariage entre Jean II le Bon et Bonne de Luxembourg. Le roi y vit dès 1350. Charles V y installe une bibliothèque et Isabeau de Bavière y entreprend des travaux, après avoir acquis les domaines de la forêt de Bierre, de Fontainebleau, de Moret et la châtellenie de Melun en 1404. Charles VI y séjourne à partir de 1388. Le château est cependant abandonné en raison des affrontements de la guerre de Cent Ans, lorsque la cour s'exile au bord de la Loire et à Bourges. Charles VII y revient après la libération de l'Île-de-France et de Paris en 1436, privilégiant le lieu pour sa salubrité.

François Ier décide de faire édifier un logis de style Renaissance à l'emplacement du château féodal, permettant ainsi de moderniser un pied-à-terre proche de la vallée de Bière, le roi prétextant lui-même choisir cet endroit pour la chasse des bêtes « rousses et noires ». Il fait

raser la précédente construction, à l'exception du donjon et d'une partie de la courtine nord, et fait appel à des artistes italiens pour assurer la construction et la décoration de son palais. C'est ainsi que sont édifiés un bâtiment dessinant la cour Ovale et un autre situé sur la basse cour ouest, tous deux reliés par une galerie. François 1er vient chasser à Fontainebleau, accompagné de sa cour et de sa favorite, la duchesse d'Étampes, délaissant ainsi plus ou moins le château    de Blois, et annonçant le retour progressif de la cour dans les environs de Paris.

Le fils de François 1er, le roi de France Henri II, complète le château avec une salle de bal et une chapelle, reliées à l'édifice par la célèbre galerie François 1er, qui fait face à l'étang des Carpes.    Il nomme Philibert Delorme pour vérifier et visiter le château le 3 avril 1548, date à laquelle la  suite des travaux lui est confiée. C'est ainsi qu'une grande partie du château actuel voit le jour, dont la salle de bal. C'est à Fontainebleau que naissent la plupart des enfants de Henri II et de Catherine de Médicis, les futurs rois François II (19 janvier 1544) et Henri III (19 septembre 1551) ainsi qu'Élisabeth de France (2 avril 1545), Claude de France (12 novembre 1547), Louis de France (3 février 1549), François d'Alençon (18 mars 1555) et les jumelles Victoire et Jeanne (24 juin 1556).

Deux jours après la mort d'Henri II en 1559, Catherine de Médicis remercie Philibert Delorme, protégé de Diane de Poitiers, et confie les travaux au Primatice qui devient surintendant des maisons royales le 12 juillet 1559. Le 17 juillet, le contrôleur général des bâtiments de France, Jean Bullant, est remplacé par François Sannat. C'est à cette époque que Niccolo dell'Abate décore le château. À la mort du Primatice, le 14 septembre 1570, celui-ci est remplacé par  Tristan de Rostaing. Jean Bullant finit par revenir à Fontainebleau et est nommé auprès de Rostaing le 3 août 1571 comme architecte conducteur des travaux. À la mort de Jean Bullant en octobre 1578, le chantier est confié par Henri III à Baptiste Androuet du Cerceau.

Pendant le règne des trois fils d'Henri II (François II, Charles IX et Henri III), le château de Fontainebleau est moins habité, les monarques lui préférant le Louvre, ou encore les demeures  du Val de Loire comme Amboise ou Blois.

Le château est néanmoins le théâtre d'une assemblée de notables réunis du 21 au 31 août 1560 pour résoudre les questions religieuses qui troublent le royaume et aboutissant à la convocation des États Généraux.

Le 31 janvier 1564, Charles IX et Catherine de Médicis reçoivent les ambassadeurs du pape, de l'empereur et du roi d'Espagne en vue d'une négociation afin que la France revienne sur l'édit de pacification d'Amboise.

Plus tard, Henri IV agrandit la demeure de plusieurs ailes et de la porte du Baptistère : il dépense entre 1593 et 1609 près de deux millions et demi de livres pour les travaux. Il fait aménager la cour des Offices et redresser la cour Ovale alors assez irrégulière. Désormais,

le palais peut accueillir près de mille personnes. Le roi vient jouer à la paume dans une salle spécialement aménagée. À cette époque, une nouvelle génération d'artistes, français et  flamands, décore l'intérieur du château (Martin Fréminet, Jean d'Hoey, Ambroise Dubois...). C'est la seconde école de Fontainebleau, rassemblant des artistes issus plutôt de milieux parisiens. Le château accueille entre le 14 et le 21 décembre 1599 la visite de Charles-Emmanuel de Savoie.

C'est à Fontainebleau que se marient 21, convaincus de trahison. Le 22 novembre de la même année, naît au château Élisabeth de France, fille d'Henri IV puis le 24 avril 1608, son fils Gaston d'Orléans, évènement fêté par une série de spectacles donnés en l'honneur de la reine Marie de Médicis. On y joue notamment une partie de la tragédie Bradamante de Robert Garnier. La même année, l'ambassadeur d'Espagne don Pedro de Tolède est reçu à Fontainebleau. Le 7 juillet 1609le château est le théâtre du mariage de César de Vendôme et d'Henriette de Lorraine.

Louis XIII, qui hérite en 1610 un château encore en chantier, fait achever les travaux sans apporter de modification majeure. C'est là que le cardinal Barberini, neveu du pape Urbain VIII,  est reçu par Louis XIII au château pendant l'été 1625 ; que le maréchal d'Ornano est arrêté le 4 mai 1626 Le 30 mai 1631, Louis XIII et le prince électeur de Bavière Maximilien Ier signent à Fontainebleau une alliance secrète. Le 14 et le 15 mai 1633 a lieu la promotion, au château, de  49 chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit.

Le 25 septembre 1645 est signé à Fontainebleau le contrat de mariage entre Ladislas IV de Pologne et Marie-Louise de Gonzague-Nevers. Un an plus tard, du 19 au 23 août 1646 a lieu la réception d'Henriette Marie de France, reine d'Angleterre, et de son fils, le futur Charles II d'Angleterre. La reine Christine de Suède y demeure une première fois du 4 au 6 septembre 1656 ; durant son second séjour, du 10 octobre 1657 au 23 février 1658, elle fait assassiner à l'épée et au poignard son écuyer et favori Giovanni Monaldeschi le 10 novembre 1657 pour trahison, ce qui provoque un scandale d'autant plus grand que, portant une cotte de mailles     sous son habit, Monaldeschi voit son martyre prolongé.

Louis XIV, bien que préférant les demeures situées à l'ouest de Paris et accordant toutes ses attentions au château de Versailles, aime venir à Fontainebleau.

Durant son règne, Fontainebleau est considéré comme une demeure du passé, mais reste un symbole de l'héritage des rois de France, et son entretien s'inscrit donc dans la continuité de la monarchie. C'est pourquoi les modifications architecturales restent limitées, mais on observe une profonde rénovation des jardins : entre 1645 et 1646, Anne d'Autriche fait redessiner le jardin de Diane par André Le Nôtre, lequel, avec Louis Le Vau, modifie le Parterre en installant notamment au centre une fontaine de rocaille. Elle fait également décorer ses appartements, selon M. Hébert, avec quatorze paysages historiés peints par Henri Mauperché. Il est possible qu'une partie de ces tableaux se trouve aujourd'hui à la Galerie Nationale de Sofia, en particulier Le Christ à la Samaritaine et le Christ et les pélerins d'Emmaüs.

En 1661-1662 Le Nôtre crée le bassin des Cascades. Le roi fait néanmoins construire un théâtre, vient au château presque chaque année .

A Fontainebleau naît le Grand Dauphin le 1er novembre 1661, le 25 juin 1664 débute le procès   du surintendant Nicolas Fouquet à la chancellerie, qu'a lieu l'audience du cardinal Chigi, légat du pape Alexandre VII le 29 juillet 1664, qu'est célébré, le 31 août 1679, le mariage de la nièce du   roi Marie Louise d'Orléans et de Charles II d'Espagne, qu'est signé le traité entre la France et la Suède puis celui entre le Danemark et le duc de Holstein-Gottorp le 2 septembre 1679, et en 1698. Louis XIV y signe le 18 octobre 1685 l'édit révoquant celui de Nantes et interdisant ainsi le protestantisme en France.

Louis XV, qui s'y marie le 5 septembre 1725, fait aménager une salle de spectacles, qui brûlera  en 1856, et reconstruire une galerie ainsi que le pavillon des Poêles par Ange-Jacques Gabriel,   et Louis XVI ne séjournent pas souvent au château, mais restent plus ou moins fidèles à la tradition d'un séjour annuel, faisant de Fontainebleau une sorte de « palais d'automne ».

Pendant la Révolution française, le palais est vidé de son mobilier. En janvier 1789, le feu prend dans l'Orangerie, l'incendie se propage et endommage la chapelle, réduit en cendres l'appartement du Dauphin (dans l'aile précédemment connue sous le nom de Galerie de François Ier). Il est occupé par l'École Centrale de Seine-et-Marne, puis devient, du 28 janvier 1803 au 30 juin 1808, la caserne de l'École spéciale militaire qui sera transférée à

Saint-Cyr-l'École et enfin une prison.

Napoléon Ier fait revivre Fontainebleau à partir de 1804, il le fait meubler, y tient sa cour pour laquelle il fait aménager 40 appartements de maître.

Deux soirs par semaine, il fait donner des spectacles d'opéra et de théâtre.

Fontainebleau est aussi un lieu de décision politique, comme le montrent la salle du trône et la bibliothèque de travail de l'empereur qui y fait transférer secrètement le pape Pie VII (déjà prisonnier de l'Empereur à Savone le 20 juin 1812  (qui y resta enfermé pendant dix-neuf mois)   et y signera sous pression le Concordat de Fontainebleau le 25 janvier 1813.

Le pape quittera Fontainebleau le 23 janvier 1814.